7ème édition du Salon International de l’agriculture et de l’Agroalimentaire de Yaoundé : Les expositions en 5 volets

En effet, les précédentes éditions du Salon international de l’agriculture et de l’agroalimentaire de Yaoundé ont connu une plus grande participation des acteurs nationaux et internationaux du domaine.  Mais, s’il y avait moins d’exposants au cours de cette édition,  c’est surement dû à la conjoncture économique actuelle, déstabilisée par la pandémie du COVID-19. Beaucoup d’entreprises subissent encore le contrecoup de la pandémie, d’autres ne sont pas encore prêtes à participer à des évènements publics, tandis que sur le plan international, les déplacements sont plutôt limités. Toutefois, bien que les exposants soient moins nombreux, la qualité de l’événement est restée à la hauteur. De nombreuses opportunités sont proposées aux visiteurs, particulièrement à tous ceux qui souhaitent entreprendre ou investir dans l’agriculture et l’agroalimentaire.  Qu’il s’agisse des organismes de crédits, les écoles de formation, les organismes de conseil et d’accompagnement des PME du secteur, et bien sûr des organes régulateurs nationaux.

Lors de notre visite du SIALY, certains points nous ont marqué. Il s’agit de stands qui selon nous sont à la fois utiles et instructifs autant pour les acteurs du secteur que pour les consommateurs.

Le volet formation et éducation

Sur le site du SIALY, l’université de NGaoundéré a exposé ses savoir-faire et réalisations, aux travers de ses instituts spécialisés dans le domaine de l’agronomie (FASA), des technologies et procédés (IUT), et de l’agro-industrie (ENSAI). Les exposants ici, sont fiers de parler des compétences des étudiants et de leurs réalisations. D’ailleurs les produits réalisés par les étudiants  en industrie agricole alimentaire de l’Ecole nationale des Sciences Agro-Industrielles sont présentés pour la dégustation et l’achat. 

Du Fromage, du saucisson, du pâté, des jus de fruits, des liqueurs et boissons alcoolisés ou encore du poulet font partie des résultats fructueux des enseignements reçus dans cet établissement. Sans l’avoir vu, nous avons également appris que les étudiants en génie des procédés et ingénierie avaient réussi à fabriquer un extracteur de jus d’anacarde et de pommes aux normes. Une machine qui, si elle était reproduite et distribuée, ferait la joie de nombreux producteurs locaux de boissons. Nous avons d’ailleurs eu l’occasion de voir de nous-même les bières de manioc et de sorgho réalisés par les étudiants de l’IUT de Ngaoundéré. Il y a quelques semaines nous vous parlions de ce produit réalisé selon les règles et normes de qualités industrielles en la matière, et fait à base de céréales et tubercules locales.

Le stand du Ministère de l’Agriculture et du Développement rural abrite un autre organisme de formation, plus professionnel et dédié aux  jeunes qui souhaitent entreprendre dans l’agropastoral, l’agriculture et la transformation.  Il s’agit du PEA-Jeunes. Ce programme forme les futurs agri-preneurs à la mise en œuvre de leurs idées d’entreprises. Il offre un financement à 90% aux entrepreneurs les plus performants. Il offre également un suivi régulier de l’activité pour s’assurer que les fonds sont utilisés de façons optimale, et que les résultats prévisionnels sont atteints. Il accompagne également l’entreprise dans son volet communication. Plus de 4687 entreprises agropastorales ont été créées avec l’appui PEA-Jeunes. Pour savoir comment rejoindre le programme, toutes les infos sont disponibles sur www.pea-jeunes.org.

Le volet Accompagnement et promotion de l’entreprenariat alimentaire

Parmi tous les services présentés lors du  salon, nous avons relevé celui de l’Agence de promotion des Petites et moyennes entreprises (APME). Placé sous la tutelle du MINPMEESA, l’APME, a pour mission d’améliorer et de valoriser les productions agricoles en renforçant les capacités des PME du secteur grâce à une offre spécialisée, performante et pérenne. En d’autres termes, l’agence accompagne les PME agricoles et agroalimentaires, dans l’implémentation de leurs activités,  les aide à trouver des financements ; à obtenir les labels, accréditations et certifications requises ; à choisir et créer des emballages qui témoignent de la qualité du produit, et de l’excellence du procédé de fabrication. Trois  des PME  qui ont bénéficié de cet accompagnement ont exposé leur savoir-faire sous la tente de l’APME pour témoigner de l’efficience du suivi de l’agence. Celle-ci est située à Yaoundé au quartier Tsinga. Pour plus d’infos sur les prérogatives de l’agence, visiter le site www.apme.cm.

Sous l’espace réservé au MINADER, nous avons également appris qu’un projet de recensement général de L’agriculture et de l’élevage était en cours en partenariat avec le  MINEPIA. L’objectif est de réaliser des statistiques fiables et actualisées pour un meilleur développement des activités agropastorales. Sont concernés par ce recensement, tous les professionnels de l’agriculture et de l’élevage qui œuvrent dans les 10 régions du Cameroun.

Le volet associations et coopératives agricoles

De nombreuses associations de producteurs sont présentes sur le site du SIALY pour présenter leurs savoir-faire et rencontrer de potentiels clients et partenaires. Mais une coopérative nous a particulièrement interpellé. La société coopérative femmes performantes agricultrices, c’est trois expositions au cœur desquelles sont placées des femmes en majorité. L’association a un pan agricole avec la production de fruits, aliments, et plantes médicinales. Elle compte également un pan facilitation de l’import-export  de produits locaux pour les membres de l’association mais également pour tout autre fabricant de produits alimentaires locaux. Le dernier pan, c’est la médecine. L’association est constituée d’une équipe de médecins qui ont étudié les plantes et proposent des alternatives naturelles  efficaces pour les maladies telles que  l’hypertension artérielle. Ils calment les symptômes des maladies avec les plantes médicinales avant d’aborder une approche plus chimique. L’association est en pleine installation dans la ville de Yaoundé. Mais pour plus d’informations, contacter la via globalnetwork@femmeperformante.com

Le volet touristique et agroindustriel

Dans ce volet, nous avons découvert la Société Agricole Rock Farm (SARFA) située dans le sud Cameroun. Il s’agit en fait d’un complexe hôtelier et agroindustriel au cœur de la forêt équatoriale. Les fermes agricoles de ladite société nourrissent les hôtes de ses gites. Les usines situées à proximité produisent de l’huile de palme brute  issue des 150 ha de palmeraies du domaine de Ndonkol ; de la confiture et de la gelée tirée des vergers du même domaine ; du miel produit dans les ruches du complexe. Ces produits sont revendus à l’hôtel et dans les supermarchés du Cameroun. Pour plus d’infos contacter la société sur sarfa1998@yahoo.fr.

Outre tous ces volets, les grands groupes industriels (SABC, l’UCCAO, etc), les TPME et PME du secteur agricole et alimentaire ont présenté leurs produits au cours et services aux visiteurs du salon ; tandis que tout près des débats et conférences se tiennent sur les thèmes liés à l’amélioration de la  production alimentaire nationale. Les innovations en cours dans le secteur agropastoral et industriel ne sont pas vraiment notables. Mais avec toutes les mesures mis en œuvre par le gouvernement avec l’appui des institutions privées et des organisations internationales, il y a lieu d’espérer que les productions locales soient de plus en plus nombreuses pour contenter la consommation dans un premier temps, avant de conquérir le monde