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Histoire du Code à barre : Tout ce qu’il y a à savoir
Avant l’uniformisation des pratiques en ce qui concerne le code à barre, chaque entreprise s’y prenait d’après son bon vouloir. Chaque entreprise pour référer ses produits avait son propre système. Certains utilisaient des systèmes qui combinaient des lettres, certains avaient une préférence pour les chiffres et d’autres enfin préféraient l’alphanumérique. Quand l'Universal Product Code (code à barres) pris sa place, ces sociétés durent renoncer à leurs différentes méthodes et adhérer au nouveau Uniform Code Council (UCC) qui lui s’appuyait sur un système normalisé des nombres.
Histoire du Code à barre : Tout ce qu'il y a à savoir
La petite ville de Troy dans l’Ohio aux Etats Unis restera à jamais dans l’histoire, car un 26 juin 1974, peu après 8 heures du matin, était scanné à la caisse du Marsh Supermarket le premier article comportant un Universal Product Code (UPC).
Comment tout a commencé
Le directeur d’un supermarché désemparé s’était rendu au Drexel Institute of Technology de Philadelphie afin de supplier le doyen de lui trouver un moyen d’accélérer le passage des clients dans son magasin, en effet les retards et les inventaires réguliers lui faisaient énormément perdre ses bénéfices. Le doyen n’avait pas fait cas de sa requête et l’avait ignoré. Cependant un jeune diplômé, Bernard Silver dit Bob, l’avait entendu. Intrigué il en parla à Woodland, qui lui avait été diplômé de Drexel en 1947. Woodland qui était déjà un inventeur, décida de relever ce défi.
Tellement convaincu de sa capacité à trouver une solution au problème des supermarchés, Woodland quitta l’école supérieure à l’hiver 1948 pour vivre dans l’un des appartements de son grand-père à Miami Beach. Il avait encaissé quelques actions pour tenir le coup. Il eut l’inspiration de ce qui allait plus tard devenir le code-barres alors qu’il était assis sur la plage à Miami.
Il l’a dessiné avec ses doigts dans le sable. Ce qu’il cherchait, c’était une sorte de code qui pourrait être imprimé sur les produits alimentaires et scanné afin d’accélérer les files d’attente aux caisses des supermarchés et de simplifier la gestion des stocks. C’est en janvier 1949 que Woodland a eu sa révélation, bien que l’éclat de sa simplicité et ses conséquences profondes pour l’existence moderne n’aient été reconnus que bien des années plus tard.
Woodland s’inspira du morse qu’il avait appris jeune chez les scouts pour créer le précurseur du code à barre moderne. Lui et Bernard Silver déposèrent un brevet en 1949, qui leur fut accordé en 1952.
Bien que le brevet illustre le concept de base, il n’existe qu’un petit nombre de preuves anecdotiques sur ce que Woodland et Silver ont réellement construit. Un prototype rudimentaire, installé dans la maison de Woodland, utilisait une puissante ampoule à incandescence de 500 watts. Un oscilloscope était utilisé pour “lire” le code ; l’ensemble avait la taille d’un bureau. Apparemment, cela a fonctionné, jusqu’à un certain point. Mais une évaluation objective a jugé qu’il avait 20 ans d’avance sur son temps. Woodland et Silver avaient la bonne idée, mais il leur manquait le mini-ordinateur et, surtout, une lumière très vive pour “lire” le code à barres noir et blanc.
Premier espoir
Une brochure produite en 1966 par la société Kroger, qui dirigeait l’une des plus grandes chaînes de supermarchés d’Amérique du Nord, s’achevait sur un souhait désespéré d’un avenir meilleur : “Je rêve un peu… Un lecteur optique pourrait-il lire le prix et totaliser la vente ? . . . Nous avons désespérément besoin d’un service plus rapide et plus productif. Nous sollicitons votre aide.”
Une petite équipe de recherche de la Radio Corporation of America (RCA) étudiait quelques nouveaux projets, dont la possibilité d’un distributeur automatique de billets de banque, qu’ils ont décidé de ne pas réaliser car “le client n’aurait pas adhéré au concept”. Finalement, ils se sont penchés sur le code-barres. Ils eurent plusieurs idées apparemment farfelues : dans l’une d’entre elle, les clients retiraient des cartes perforées qui identifiaient ce qu’ils voulaient acheter et les présentaient à un caissier, qui récupérait les marchandises dans un magasin. Ce système n’a pas survécu longtemps dans le secteur de l’épicerie. Puis il y a eu le brevet pour un système dans lequel le client du supermarché jetait tout dans un panier, qui était poussé sous un scanner qui identifiait chaque article et imprimait une facture.
L’impression du code-barres en forme d’œil de bœuf s’est avéré l’une des plus grandes difficultés, car toute imperfection rendrait l’ensemble du système inopérant. Une tourelle rotative de stylos à bille, ainsi qu’un stylo conçu pour les astronautes et capable d’écrire à l’envers, ont permis de résoudre certains des problèmes. Tout ce développement technique, impliquant plusieurs sociétés mandatées par RCA, devait aboutir au premier test en situation réelle dans le magasin Kroger Kenwood Plaza de Cincinnati. Le 3 juillet 1972, les premières caisses automatisées sont installées (l’une des caisses pionnières de RCA fait partie de la collection du Smithsonian). D’autres caisses sont installées et une comparaison avec d’autres magasins Kroger révèle une histoire indéniable et très prometteuse : le code-barres en forme d’œil de bœuf atteint la cible, avec des chiffres de vente supérieurs. Mais il ne s’agissait que d’un seul magasin dans une entreprise nationale d’épicerie et de supermarchés valant des milliards. Pour que le laser et le code-barres révolutionnent la caisse, il faudrait qu’ils soient quasi universels.
Un comité ad hoc du code universel d’identification des produits fut mis en place. Les représentants du secteur de l’alimentation étaient chargés de trouver un moyen d’introduire un code universel des produits, un code à barres quelconque qui serait commun à tous les produits vendus dans les supermarchés et imprimé par les fabricants et les détaillants. Ce code contiendrait des informations sur la nature du produit, l’entreprise qui l’a fabriqué, etc. Les ordinateurs en magasin “liraient” ces informations à l’aide de scanners et introduiraient leurs propres variations, qui pourraient comporter des offres spéciales et des réductions. L’idée était là, mais les difficultés à surmonter pour la réaliser étaient considérables.
Les fabricants étaient pour la plupart souvent réticents à l’idée d’un code universel. Ils disposaient déjà de leurs propres méthodes d’identification des produits, qu’ils auraient fallu abandonner ou adapter. Les fabricants de carton craignaient qu’un code imprimé n’altère leur produit, les fabricants de boîtes de conserve eux ne voulaient pas être obligés d’apposer des codes-barres sur la base des boîtes. Il fallut quatre ans pour parvenir à une proposition viable à soumettre à l’ensemble du secteur.
Finalement, sept sociétés, toutes basées aux États-Unis, ont soumis des systèmes au Comité des symboles, une émanation technique du Comité ad hoc. RCA, qui avait fait la démonstration de son système à Cincinnati, estimait, non sans raison, qu’elle était la seule concurrente réelle.
Cependant, à la dernière minute, International Business Machines (IBM) a fait une offre surprise. Elle n’avait aucune technologie à présenter au comité et la décision de participer à la compétition semble avoir été prise après coup, malgré le fait qu’elle avait à son service nul autre que Joe Woodland. Il s’est avéré que, bien qu’il ait participé à la présentation d’IBM, il n’était pas le créateur de sa version du code-barres universel. Cette tâche revient à George Laurer qui, selon lui, a un avantage sur ses rivaux car ni lui ni IBM n’ont réfléchi aux systèmes de caisse des supermarchés ou aux codes à barres et sa société ne dispose d’aucune technologie toute prête. Partant de zéro, Laurer n’avait aucun préjugé sur l’apparence du code-barres, bien que ses patrons aient supposé qu’il s’agirait d’une version de l’œil de bœuf circulaire du brevet de Woodland et du système pionnier de RCA à Cincinnati.
On remit à Laurer les spécifications du code à barres déterminées par le comité de sélection des symboles : il devait être petit et net, d’un maximum de 1,5 pouce carré ; pour économiser de l’argent, il devait pouvoir être imprimé avec la technologie existante utilisée pour les étiquettes standard ; on avait calculé que seulement dix chiffres étaient nécessaires ; le code à barres devait être lisible de n’importe quelle direction et à toute vitesse ; il devait y avoir moins d’une erreur non détectée sur 20 000.
C’était une autre affaire de convaincre le comité de sélection des symboles, qui subissait d’énormes pressions pour accepter le symbole de l’œil de bœuf de RCA, déjà fonctionnel, et la technologie qui avait beaucoup contribué à inspirer la confiance dans le fonctionnement d’un Universal Product Code. Après avoir demandé une évaluation des symbologies rivales à des scientifiques du Massachusetts Institute of Technology, le 30 mars 1973, dans un hôtel de New York près de Grand Central Station, le comité se réunit pour prendre sa décision finale et fatidique. Le président du comité, Alan Haberman, leur a d’abord demandé de déclarer à quel point ils étaient sûrs que le symbole qu’ils avaient choisi était le bon. Le niveau de confiance était très élevé – environ 90 % – et le code rectangulaire de Laurer remporta la victoire.
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Pour Woodland, décédé en 2012 à l’âge de 91 ans, cela a dû être une expérience étrange d’assister à la réincarnation sous une forme sophistiquée des lignes allongées du code Morse qu’il avait dessinées dans le sable en 1949. Il existait désormais un scanner laser d’un prix modeste pour enregistrer, à l’aide d’un faisceau lumineux concentré, les lignes verticales codées alternant le noir et le blanc, et un micro-ordinateur pour déchiffrer les informations.
Comme tant d’autres inventions, l’Universal Product Code n’a pas connu un succès immédiat. C’est lorsque les grandes surfaces ont adopté l’Universal Product Code qu’il a pris son envol, Kmart étant le premier. En fait, la technologie du code à barres était presque faite pour des entreprises comme Walmart, qui traitent des milliers de marchandises devant être cataloguées et suivies. Le code à barres a pris son essor dans le secteur de l’épicerie et du commerce de détail dans les années 1980, et a commencé dans le même temps à transformer l’industrie manufacturière et à apparaître comme une éruption sur tout ce qui bénéficiait d’une identification instantanée. En 2004, le magazine Fortune estimait que le code à barres était utilisé par 80 à 90 % des 500 premières entreprises des États-Unis.
Malgré le scepticisme d’IBM, Laurer est suffisamment convaincant pour qu’on lui donne le feu vert avec un code à barres rectangulaire. Une division d’IBM a construit un prototype de scanner et le code produit universel de Laurer a été testé. Il y avait beaucoup de sceptiques chez IBM”, se souvient Laurer, “dont le moindre n’était pas [son patron] B.O. Evans lui-même”. Cependant, à la fin d’une démonstration sans faille pour M. Evans, nous avons demandé à notre as du softball de lancer des cendriers en forme de sacs de fèves, avec des symboles sur le fond, aussi vite qu’il le pouvait au-dessus du scanner. Quand chacun d’eux a lu correctement, M. Evans fut convaincu.”
Aucun événement dans l’histoire de la logistique moderne ne fut plus important. L’adoption de l’Universal Product Code, le 3 avril 1973, fit passer les codes à barres d’une curiosité technologique en un business omniprésent.
Avant l’apparition de l’UPC, plusieurs systèmes avaient déjà été expérimenté et adoptés dans divers secteurs d’activités comme les magasins, les bibliothèques, les usines, et évidemment, chacun d’eux utilisait un code propriétaire. En effet il était tout il suffisait de prendre n’importe quel code à barre, le placer sur le produit de notre choix pour qu’il soit lu par n’importe quel établissement disposant du matériel adéquat.
La production des bien en série fut le facteur majeur ayant permis aux fournisseurs de rentabiliser les efforts d’intégration des codes à barres sur leurs produits ainsi que les efforts financiers des imprimeries pour se conformer aux exigences d’impression du code à barres. En effet les sommes dépensés lors de la révolution du codes à barres étaient astronomiques. Les dizaines de milliers d’épiceries que compte les USA dépensèrent près de 5 200 000 $ chacune en nouveau matériel. Les fournisseurs eux représentaient désormais un potentiel de 200 000 000 $ par année pour la production de leurs étiquettes. Sans compter les coûts liés à la formation du personnel et les autres charges.
Avant l’uniformisation des pratiques en ce qui concerne le code à barre, chaque entreprise s’y prenait d’après son bon vouloir. Chaque entreprise pour référer ses produits avait son propre système. Certains utilisaient des systèmes qui combinaient des lettres, certains avaient une préférence pour les chiffres et d’autres enfin préféraient l’alphanumérique.
Quand l’Universal Product Code pris sa place, ces sociétés durent renoncer à leurs différentes méthodes et adhérer au nouveau Uniform Code Council (UCC) qui lui s’appuyait sur un système normalisé des nombres.
Le 26 juin 1974, tous les tests étaient terminés, toutes les propositions étaient respectées, tous les standards étaient en place et dans un supermarché Marsh à Troy dans l’Ohio, un simple paquet de chewing gum a pu devenir le premier produit vendu au détail avec lecteur de codes à barres.
Après que le secteur est adopté le code UPC, l’UGPCC – Uniform Grocery Product Code Council – a vu le jour. L’accès aux codes à barres était libéralisé, n’importe qui pouvait en devenir membre et acquérir le nombre de codes à barres UPC requis moyennant le paiement de frais unique.
L’UGPCC a évolué pour devenir tour à tour l’Uniform Product Code Council (UPCC) en 1974 et l’Uniform Code Council (UCC) en 1984, qui lui est le prédécesseur de l’actuel GS1. A la base l’administration de la norme volontaire UPC a débuté en tant qu’une organisation à but non lucratif dont la principale préoccupation était de réunir tous les partenaires commerciaux et leurs besoins sous un même toit.
Alors que le système UPC gagnait de plus en plus du terrain dans le commerce aux États-Unis, l’European Article Numbering (EAN) une autre symbologie de codes à barres, développé par George J. Laurer était créé en Europe au même moment. L’organisation administrative EAN ‘EAN Association’ (plus tard ‘EAN International’) fut fondée à Bruxelles en février 1977.
En se développant, l’UCC modifia son modèle économique en passant d’un modèle peu durable (paiement unique) à un modèle plus durable (frais annuel). Beaucoup de membres n’appréciaient guère ce changement, cela entraina d’ailleurs un recours collectif. Ce différend fut réglé en 2003 avec l’accord de règlement UCC et comprend la promesse que tous les UPC émis avant le 28/08/2002 ne soient plus soumis au contrôle de l’UCC. Au sein de l’UCC existait une division en membres UCC avec droits de propriété et membres UCC avec droits d’utilisation.
Parallèlement à l’UCC, cela eut pour conséquence de créer un marché avec des fournisseurs d’UPC librement négociables. En 2002, les deux organisations administratives « EAN International » et UCC ont fusionné et en 2005 ont changé leur nom en ce qui est connu aujourd’hui, GS1.
Une grande partie de l’UPC (EAN.12, GTIN-12), qui était émis par l’UCC avant le 28 août 2002, n’est donc pas soumise aux conditions de licence de l’UCC (aujourd’hui GS1).
Ces numéros n’étant plus soumis aux conditions de licence de l’UCC sont entrés dans le patrimoine de leurs détenteurs. Beaucoup de ces détenteurs les ont revendus à des organisations comme International Barcodes LTD. D’autres part les normes GS1 précisent qu’un UPC à 12 chiffres précédé d’un ‘0’ peut être utilisé comme GTIN-13.
Laurer et Woodland ne se sont jamais enrichis grâce aux codes à barres.
George J. Laurer a reçu en 1976 la prestigieuse récompense d’inventeur de l’année de Raleigh en Caroline du Nord. Il a pris sa retraite en 1987. Il détient 25 brevets et est inscrit au tableau d’honneur de l’Université A. James Clark School of Engineering. Norman Joseph Woodland se vit remettre par le Président George H. W. Bush la National Medal of Technology en 1992.
Sources :
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